G- LA VIE DE LUCILE RANDON (1904 - 2023)
LGCF : Les Grands Centenaires Français :: DISCUSSIONS SUR LES CENTENAIRES FRANÇAIS DE TOUTES ÉPOQUES :: G- LA VIE DE LUCILE RANDON
Lucile Randon n'est pas sœur Marie-André du Sacré-Cœur
Elle enquête pendant quatre ans (1932 - 1936) dans la colonie de Haute-Volta. Elle y témoigne du travail forcé féminin, atteinte à la morale chrétienne. Les résultats de l'enquête sont publiés en 1939 : "La femme noire en Afrique occidentale française". Elle souligne que contrairement à l'Islam, le christianisme exerce un effet positif sur l'idée des femmes à travers les idées qu'il diffuse (monogamie, dignité humaine...) Les communautés chrétiennes sont pour elle des "îlots de civilisation" où s'apprend le respect de l'épouse, de la fille...
Grâce à son activisme, le décret Mandel est finalement publié le 15 juin 1939 portant sur la nécessité du consentement des époux au mariage, au sein des colonies françaises en Afrique7. Peu appliqué par méconnaissance des africaines et réticence de certains administrateurs qui y voient une atteinte au respect des cultures locales, il n'en reste pas moins une avancée dans le droit des femmes africaines.
J'ai vérifié la biographie publiée récemment, principalement sous la plume de Cyril Depoudent :
INED actes du 15ième séminaire
Et ce séjour en Afrique ne cadre pas avec la chronologie de la doyenne, en effet , de 1932 à 1944, Lucile Randon, qui n'est pas encore religieuse, est au service de la famille Borione. La période et la durée sont attestées par le témoignage écrit du père de famille, signée Borione, corrélées aux deux recensements de 1931 et 1936.
La vie religieuse de Sœur André est aussi très bien connue grâce au relevé établi par l'Archiviste de l'ordre des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul (baptême en 1931, entrée dans la compagnie le 09/08/1945).
Comment est arrivé cet ajout biographique ?
Un utilisateur référencé par son adresse IP a fait un premier ajout le 18 juillet à 11h37, avec le commentaire suivant :
J'ai rajouté son rôle majeur pour la promulgation du décret interdisant les mariages forcés en Afrique.
Le même utilisateur (même IP) ajoute une référence le 19 juillet (son ajout avait été supprimé) , puis, le 23 juillet à 11h18, ajoute un texte de 821 caractères avec le commentaire :
Ajout d'informations, même source que celles que j'avais déjà mises
C'est cette version que j'ai lue et dont j'ai ajouté l'extrait.
La source de cet additif est donc un ouvrage de Isabelle Surun (L'EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS EN AFRIQUE : MÉTROPOLE ET COLONIES, SOCIÉTÉS COLONIALES de la conférence de Berlin (1884-1885) aux accords d'Évian (1962), Atlande).
N'ayant pas eu accès au texte de cet ouvrage, je me suis focalisé sur l'enquête dont le titre est "La femme noire en Afrique occidentale française".
BNF 1940
Ce bulletin mensuel nous renseigne sur cette enquête, en particulier son autrice qui est une religieuse de l'ordre des Sœurs Blanches : sœur Marie-André du Sacré-Cœur , le texte ayant été publié en 1939 aux éditions Payot. On note aussi que cette religieuse est aussi citée pour un autre ouvrage "La femme indigène en A.O.P".
Un article de presse nous apprend qu'elle était aussi juriste, docteur en droit :
Presse 1939, BNF
Les références à cette religieuse sont nombreuses, on en trouve jusqu'aux années 50 dans le moteur de recherche BNF, elle a écrit de nombreux articles et consacré une grande partie de sa carrière à l'Afrique.
Il est évident que la personne qui a enquêté en Haute-Volta de 1932 à 1936 et favorisé le décret Mandel est sœur Marie-André du Sacré-Cœur, cette personne ne peut aucunement être confondue avec Lucile Randon devenue Sœur André après 1945.
biographie
La très vague homonymie des noms en religion "Sœur André" et "Sœur Marie-André" est probablement à l'origine de cette très grossière confusion.
EDIT Arnaud : Ça craint !
Edit JPK : grâce à l'intervention de Sylvain sur Wikipédia, le passage erroné a été supprimé, soyons tout de même vigilants
Daniel Lejay, Arnaud Le Page et Sylsyl aiment ce message
Lucile Randon et Jeanne Calment sont cousines
Une étude a été présentée brièvement lors du dernier séminaire de l'INED, elle porte sur différentes analyses de longévité des ancêtres des trois plus âgées des doyennes de l'humanité francophones, Marie-Louise Meilleur, Jeanne Calment et Lucile Randon.
Le travail des chercheurs a été considérable, ils ont en effet dû compiler ou produire les arbres généalogiques des trois grandes doyennes sur au moins six générations et déterminer les longévités des ancêtres. Ils ont aussi reproduit pour Lucile Randon une méthodologie de détermination de "cas témoins" selon une même méthode qui avait été inventée pour Jeanne Calment et dupliquée dans le cas de Marie-Louise Meilleur.
Ce n'est que le début du travail que je décris et la lecture de la présentation vous informera de ses suites, je voulais juste m'attarder sur une planche particulière qui a retenu mon attention :
un premier ancêtre commun avec Lucile Randon a été découvert dans la branche agnatique de Jeanne Calment ( Calmenc à l'époque). Même si les ancêtres commencent à être nombreux au delà de la génération 10 et que le berceau des Calmen était dans le Gard, la localisation des ancêtres gardois de Lucile Randon était bien éloignée et ce sont deux évènements remarquables, qu'il y ait eu parenté, et qu'elle ait pu être démontrée avec les précautions d'usage.
On peut remarquer qu'un des plus célèbres généalogistes du moment, Jean-Louis Beaucarnot, avait publié une analyse des généalogies disponibles et concluait en forme de regret :
En revanche, aucun ancêtre commun ne peut être trouvé entre la nouvelle doyenne de l’humanité et celle qui l’avait précédée, voilà 25 ans, à ce titre, Jeanne Calment, ...
lien RF Généalogie
Denis Le Fèvre, Daniel Lejay, Cyril Depoudent, Arnaud Le Page, Guillaume Legris, Sylsyl et sevrey aiment ce message
Re: G- LA VIE DE LUCILE RANDON (1904 - 2023)
Daniel Lejay, Arnaud Le Page, Guillaume Legris, JPK et Sylsyl aiment ce message
Soutoul / Randon, quelques aspects patrimoniaux
Paul Alphonse Soutoul, grand-père maternel de sœur André a acquis un premier bien à Cros en 1877. On ne peut être catégorique sur le lieu, il faudrait consulter la transcription de l’acte, mais Paul était vannier puis négociant et résidait à Cros à cette époque et depuis probablement assez longtemps. On peut gager qu’il s’agit d’un bien comportant une habitation, car son prix, 3000 Francs, comparé à un acte ultérieur, est assez important. En 1889-1890, il achète un autre bien à Cros pour 1225 Francs. Ce bien est connu, car il s’agit d’une ancienne maison d’école dont la mairie avait souhaité se séparer. Une documentation est disponible selon l’inventaire des archives communales de Cros, il s’agit de la copie de l’adjudication de cette maison, un don de la famille Randon en 2011. L’un de ces deux biens à Cros a été transmis dans la famille, une information donnée par Cyril dans un précédent message.
Sa femme, Delphine Dumas, lui survit encore quelques années et, vers 1920, vient rejoindre sa fille unique à Alès. À cette époque, elle vend trois biens immobiliers ( tous probablement à Cros), le premier pour 1250 Francs et le troisième pour 3000 Francs. Elle est probablement seule vendeuse de ses deux biens, tandis qu’un bien d’une valeur plus conséquente de 8000 Francs est vendu à Fernand Abric qui est né à Cros en 1880 et qui exerce comme négociant à Saint-Hippolyte-du-Fort. L’acte de vente implique de nombreux membres de la famille, Delphine, sa fille et son gendre ainsi que les trois petits-enfants survivants. Il s’agit probablement d’un bien indivis issu de la succession de Paul Alphonse Soutoul.
On peut néanmoins s’étonner de la présence du gendre dans une transmission successorale, on pourrait formuler l’hypothèse que Paul Randon était suffisamment en bon terme avec son beau-père pour que ce dernier lui fasse un legs, mais on constate aussi malheureusement que cette vente, transcrite aux hypothèques le 17 novembre 1920 est très proche de la date de décès du quatrième petit-enfant, Pierre, décédé le 15 septembre 1920 de la grippe espagnol. La part de Pierre a possiblement était répartie entre ses frères et sœur et ses parents.
On a quitté la petite Lucile, jouant on l’espère avec la petite Suzanne, vers 1909, dans un précédent message. On était alors rue Michelet et la situation géographique associée aux cartes postales d’époque nous incite à penser que c’était un bel endroit pour une petite fille. Malheureusement, les Randon ont dû quitter le logement mis à disposition par la mairie et Paul Randon a acheté en 1918 un logement route d’Anduze (déduction faite du recensement de 1921). L’acte a été transcrit le 12 octobre 1918 et le montant était de 12500 Francs, une hypothèque était associée indiquant probablement le recours à un prêt. J’ai oublié l’article mais je crois que sœur André n’avait pas gardé un souvenir ému de l’endroit.
Le 21 août 1936, Alphonsine Randon née Soutoul décède à Saint-Agrève (Ardèche) à seulement 67 ans. On se rappelle que la famille avait rapporté que Alphonsine était en mauvaise santé depuis de nombreuses années et avait vécu 5 grossesses dont deux gémellaires. En 1937, un acte notarié est dressé impliquant son défunt père, Paul Alphonse, son mari et ses trois enfants survivants. On peut supposer que c’est lors de ce partage que André , le fils aîné, a obtenu la maison familiale de Cros ( probablement en échange d’une soulte versée aux autres héritiers). Le montant de ce partage est de 5000 Francs. La table de succession d’Alès nous renseigne sur l’évaluation fiscale de sa succession qui est répertoriée en 3 actes, deux de valeurs mobilières et une de 10644 Francs.
Son mari Paul décède presque deux ans plus tard à Athis-Mons chez son fils Lucien chez qui il réside. La table des successions d’Alès nous renseigne sur l’évaluation fiscale de la succession qui est d’environ 16000 Francs. Je n’ai rien trouvé aux hypothèques d’Alès concernant la succession et le devenir de la propriété route d’Anduze. Aucunes de mes recherches en dehors du Gard n’a abouti.
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11 février 1904, des témoins dignes de foi
Dans le monde, c’est la guerre qui vient de se déclarer entre le Japon et la Russie.
Il est tôt ce matin là et Alphonsine Randon met au monde successivement ses sixième et septième enfants. C’est sa seconde grossesse gémellaire, treize ans après la première en 1891, mais les premiers jumeaux n’avaient pas survécu 2 jours. Cette fois ce sont deux filles en bonne santé, Lydie est arrivée à 5 heures du matin et Lucile à 6 heures.
Cyril vous rappellerait certainement que c’est l’heure du méridien de Paris qui est utilisée à l’époque, et qu’une correction de 9 minutes s’impose.
C’est donc à 14 heures du méridien de Paris du jeudi 11 février 1904 que Paul Randon vient déclarer la naissance de ses deux filles auprès de l’officier d’état civil de permanence qui est le maire en personne. Il est accompagné de deux de ses collègues qui habitent comme lui rue Michelet *, Théodore Maurin qui est un peu plus âgé que lui et un jeune enseignant, Frédéric Pic **.
Six mois plus tard, les trois mêmes hommes se présenteront devant le nouveau maire d’Alès, cette fois, les rôles sont inversés, puisque Paul Randon devient témoin et que Frédéric Pic déclare la naissance de son premier enfant, Suzanne, qui sera certainement une des premières camarades de jeu de Lucile jusqu’à l’été 1909 où les Pic rejoignent Florac.
Lydie et Lucile, bien quelles soient les dernières nées et que leur père soit aussi un des derniers avaient, au jour de leur naissance, leurs quatre grands-parents en vie, une situation qui ne durera que quelques jours puisque Léa Gibert, femme du pasteur Casimir Randon s’est éteinte le 15 février de la même année. Lucile profitera de l’amour de son autre grand-mère jusqu’à ses 19 ans.
* une information confirmée par le recensement de 1906
** Frédéric Pic sera directeur de l’École normale de Nîmes en 1922 et de celle de Toulouse en 1938.
EDIT Arno : Belle mise en contexte ! Tout ce que j'aime
Daniel Lejay, Cyril Depoudent, Arnaud Le Page, caudacien et Sylsyl aiment ce message
Les yeux de Soeur André
En réalité, nous ne savons pas si elle perçoit encore des lueurs ou si elle est véritablement dans l’obscurité totale.
Ce qui est certain, c’est que sa cécité actuelle n’est pas seulement imputable au vieillissement et à l’usure naturelle de son système oculaire.
La congrégation des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul possède un bel ensemble de bâtiments dans la commune des Marches (73).
En 1995, Sœur André vit dans ce foyer une paisible retraite depuis déjà près de deux décennies.
Brutalement, la rayonnante dame de Savoie est terrassée par une crise cardiaque. Elle a alors 91 ans. Transférée en urgence à l’hôpital, le diagnostic est vite posé : l’artère carotide est obstruée et il est impératif d’opérer. Lucile demande alors à être débarrassée de cette cataracte qui a déjà commencé à lui poser un voile sur les yeux. L’idée est de faire d’une pierre deux coups.
Mais le corps médical n’accepte pas de s’engager dans cette chirurgie de remplacement du cristallin par un implant. Porter un jugement sur ce refus à une patiente volontaire serait injuste sans connaissance complète du dossier.
La considération était-elle purement médicale ? Il faut préciser qu’en 1995, les techniques chirurgicales ne sont pas encore aussi pointues qu’aujourd’hui et le recours à une anesthésie lourde n’est peut-être pas été judicieux à cette époque.
L’autre aspect est beaucoup moins glorieux puisque une opération de la cataracte est fort coûteuse et la sécurité sociale peut-elle engager de telles dépenses pour un sujet nonagénaire ?
De l’avis de sa famille, le second motif a été influent…
Alors, si cette intervention avait eu lieu en 1995, Sœur André serait-elle en mesure de percevoir la lumière du monde en 2022 ? Nous ne pouvons pas l’affirmer. En tout cas, la cataracte ne rend pas aveugle car on peut toujours l’opérer.
La réflexion induite par cette anecdote est aussi éthique. Est-il concevable de ne pas soigner une personne âgée qui le souhaite sous prétexte que ça ne vaut pas le coup ? Le nombre d’années restant à vivre n’est rien de plus qu’une donnée statistique. Pourquoi se fonder la-dessus pour évaluer la pertinence d’un soin médical ? J’ai personnellement connu une grande centenaire du nom de Anne-Marie Hémon. Elle fut opérée d’un cancer du côlon grâce à l’insistance de son médecin traitant envers et contre tous. Elle avait 87 ans et elle est décédée à 107 ans !
Dernière édition par Arno le Lun 9 Jan 2023 - 20:59, édité 1 fois
Arnaud Le Page- Admin
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Lucile Randon fut-elle violoniste ?
Cette photo de Lucile Randon, petite fille, semble suggérer qu'elle a été initiée dès son plus jeune âge à la pratique du violon.
Selon sa famille, Sœur André, toujours prompte à évoquer ses souvenirs, n'a jamais parlé de violon.
De plus, il n'a jamais été trouvé dans les affaires familiales le moindre instrument de ce type.
Il est beaucoup plus vraisemblable qu'il s'agissait là d'un accessoire pour la photo !
Lucile a néanmoins bien d'autres cordes que celles du violon à son arc !
Arnaud Le Page- Admin
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Cyril Depoudent- Admin
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Sœur André à la Baume-d'Hostun
Cette quatrième photo fournie par Philippe Randon date probablement de l’époque où Sœur André travaillait à La Baume-d’Hostun, où elle assurait des gardes de nuit dans l’ancien centre de rééducation Catherine Labouré. Créé en 1953, cet établissement était à l’origine une maison de jeunes filles en post-cure de tuberculose pulmonaire non contagieuse, mais compte tenu de la raréfaction de cette maladie, il est devenu en 1971 une maison de convalescence et de repos accueillant des patients des deux sexes.
En l’occurrence, ce cliché a été pris dans la salle à manger de l’ancienne maison des grands-parents maternels de Lucile Randon, à Cros. En effet, plus tard, cette maison a appartenu à son frère André, puis au fils de ce dernier, Jacques Randon (1921-2019).
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Sœur André à l'hôpital de Vichy
Cette troisième photo fournie par Philippe Randon date de l’époque où Sœur André travaillait à l’hôpital de Vichy : elle y est arrivée peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, pour y rester pendant 28 ans. Or, les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul ont porté la cornette jusqu’en 1964.
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Lucile Randon gouvernante-institutrice (1924-1944)
Notre future doyenne a quitté Houdan en 1924, à l’âge de 20 ans, lorsqu’elle a été engagée par un médecin pour s’occuper de ses 3 enfants. Après avoir passé l’été dans leur maison de vacances à Villefort, en Lozère, elle les a suivis à Marseille. Elle a ainsi travaillé comme gouvernante dans cette famille pendant 4 ans.
Logée, nourrie, blanchie, mais ne percevant pas de salaire, Lucile Randon a fini par chercher un nouvel emploi. Quittant la cité phocéenne, elle est remontée à Paris en 1928, où une styliste l’avait embauchée pour s’occuper de sa fille, cette fois-ci moyennant salaire. L’enfant et sa gouvernante partaient même en vacances ensemble, profitant notamment de séjours sur la côte normande au cours des étés 1929 et 1930, avant que Sœur André ne soit engagée à Versailles en novembre 1930.
Ses deux derniers postes de gouvernante-institutrice sont mieux connus, puisque après s'être occupée d'un petit-fils du célèbre Armand Peugeot pendant près de 2 ans (jusqu'en septembre 1932), Lucile Randon est immédiatement entrée au service de la famille Borione, chez qui elle a travaillé pendant 12 ans.
Cette deuxième photo fournie par Philippe Randon semble un peu plus récente que la précédente, mais notre doyenne n'y porte pas encore l'habit. Ainsi, elle était vraisemblablement gouvernante-institutrice quand ce cliché a été pris.
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Lucile Randon à Alès (1904-1923)
La mère de Sœur André, Alphonsine Randon née Soutoul (1869-1936), avait de graves ennuis de santé, qui trouvaient leur origine dans un accident qu’elle avait eu lorsqu’elle était enceinte de ses premiers jumeaux (Maurice et André, nés et décédés en mars 1891) : en dépit de l’appréhension de ses parents qui avaient essayé de la mettre en garde vu son état, la jeune femme était allée se promener au bord d’un béal (un canal d’irrigation gravitaire) proche de la source du Vidourle, béal dans lequel elle fit une mauvaise chute et se retrouva même coincée.
L’affection que sa maman, de santé fragile, ne pouvait pas toujours lui apporter, la petite Lucile la trouvait chez son frère aîné André (1892-1971), ainsi que chez ses grands-parents maternels. Pendant les vacances, dès qu’elle le pouvait, elle allait dans leur maison de Cros... Veuve en 1912, sa grand-mère Delphine Soutoul née Dumas (1841-1923) est ensuite venue passer ses dernières années à Alès, chez sa fille et son gendre, route d’Anduze. C’est là que le père de Sœur André, qui enseignait l'espagnol, avait acheté une maison quand le lycée où il travaillait avait cessé de fournir le logement aux professeurs.
Cette première photo fournie par Philippe Randon est antérieure à l’entrée dans les ordres de sa grand-tante. Dans le coin inférieur gauche, on peut lire « L. Malaval » : il s’agit vraisemblablement du nom d’un photographe professionnel. D’après Geopatronyme, au début du XXe siècle, les naissances de Malaval étaient concentrées autour des départements de la Lozère, de l’Aveyron, du Gard et de l’Hérault, donc il est probable que ce cliché de Lucile Randon a été pris à Alès.
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Naissance, 11 février 1904
Plan de la rue en 1900:
Place du lycée en 1915 :
Lycée et tribunal :
Le lycée est particulièrement reconnaissable :
Crédit : archives communal d'Alès
Daniel Lejay, Cyril Depoudent et Arnaud Le Page aiment ce message
Lucile Randon, arbres généalogiques
Tableau des ancêtres sur 5 générations
Cette étude qui est désormais bien avancée se focalise sur les 5 premières générations, elle vise en particulier à établir de manière fiable la durée de vie des ancêtres.
Je rappelle en dessous l'étude généalogique de Pierre-Valéry Archassal, qui est un généalogiste bien connu qui publie assez régulièrement des billets sur le site rfgenalogie. C'est cette généalogie qui est utilisée pour l'arbre "geneastar" de la doyenne de l'humanité. Vous trouverez dans cette étude des ancêtres plus lointains.
Lien étude PVA sur GNT
Cyril Depoudent et Amzer aiment ce message
G- LA VIE DE LUCILE RANDON (1904 - 2023)
Les messages qui vont suivre ne rendront pas nécessairement la chronologie de la naissance au décès, permettant ainsi à tous ceux qui le souhaitent d'ajouter des photos, des anecdotes ou des récits.
Dernière édition par Arnaud Le Page le Mer 14 Aoû 2024 - 22:31, édité 3 fois
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